A l'heure de faire le bilan du siècle, et de ce qui a marqué Loon-Plage, c'est incontestablement la disparition du village du Clipon. Au nom de l'industrialisation du port ouest, un village entier a été rayé de la carte, privant non seulement les Loonois de leur plage, mais aussi une quantité importante d'estivants qui avaient pour habitude d'y venir en vacances.
Ce village n'avait-il pas des restaurants, des chalets, des résidences secondaires, des commerces, une colonie de vacances, une église, une école, un terrain de camping, et combien d'habitations, qui, d'un seul coup, allaient partir?
A l'époque, les moyens de communication n'étaient pas ceux d'aujourd'hui. L'évènement est finalement passé relativement inaperçu."Pourquoi le conseil municipal de l'époque ne s'est-il pas davantage préocupé de ces questions ?", s'interroge t-on, à la mairie aujourd'hui.
Lorsque l'on regarde toutes les villes du littoral Nord, aucune autre ville que Loon-Plage n'a l'appellation "plage" dans son nom. Cest qu'aujourd'hui, cela ressemble à un autre temps, puisque les visiteurs qui viennent à Loon-Plage ont tendance à chercher la "plage".
Presque trente ans plus tard, l'industrialisation du port de Dunkerque se fait toujours attendre. Alors, fallait-il ou ne fallait-il pas ?"Combien de Loonois ont appris à nager au Clipon ?" s'interroge notre correspondant Christian Hogard en se remémorant son enfance. "Combien de Loonois prenaient leurs vacances au Clipon ? La messe de minuit à NOËL n'était-elle pas célébrée dans la chapelle du Clipon ? Qui ne se souvient pas de ces fêtes, et plus particulièrement de la ducasse du Clipon et de son célèbre mât de cocagne ?".
AMERTUME
Par contre, aujourd'hui, on connaît les cicatrices qu'ont laissées des destructions, puisque beaucoup d'ouvriers agricoles n'ont jamais retrouvé d'emploi.
Imaginons quelques instants les drames que cela causa à l'époque, puisque, bien évidemmentà Loon-Plage, aucune construction, ou presque, n'avait été prévue pour accueillir toutes les familles.
En ce qui concerne les propriétaires, eux furent indemnisés après expropriation et trouvèrent plus facilement des solutions.
" Voilà quelque chose qui, de mémoire de Loonois, laisse à n'en pas douter beaucoup d'amertume ", constate Christian Hogard".
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