Nous n'irons plus au Clipon

On y venait de toute la région depuis la gare de LOON-PLAGE pour y passer quelques heures agréables ou même la journée entiere, car le CLIPON, avec ses belles dunes de sable fin, attirait beaucoup de monde! certains avaient acheté des cabines à roulettes ou des cabines fixes pour pouvoir se deshabiller tranquillement et pique-niquer.

Toute l'année,on pouvait voir des pêcheurs et des pêcheuses de crevettes qui poussaient leur filet, d'autres qui se précipitaient à marée descendante pour chercher les hareng qui s'étaient pris dans les filetsqu'ils avaient tendus entre deux piquets.Il faisaient vite car les mouettes guettaient, elles aussi , les poissons pour les manger.

La ducasse venait s'installer chaque année et apporter sa musique, sa gaité dans le hameau.


Mais un jour , des gens importants sont venus et ils ont dit : " Nous allons construire un port. Vous allez etre expropriés, on vous indemnisera..." .

Alors les habitants ont dû quiter leur maison, leurs terres; les enfants ont abandonné leur école.....

De gros engins métalliques sont arrivés et ont avalé les maisons et, des milliers de camion ont sucé le sable!

Maintenant, il y a un port pour les ferry et un canal. Mais , du "Hameau du Clipon ", il ne reste plus qu'une maison en ruines et quelques poteaux électriques. Des belles dunes, il ne reste plus que quelques tas de sable dans un désert de rocaille...........

NOUS N'IRONS PLUS AU CLIPON
ON NE PEUT PLUS SE BAIGNER
IL N'Y A PLUS DE MAISONS
ON NE PEUT PLUS S'AMUSER


Texte : Elèves écoles de LOON-PLAGE

C'est bien triste de se dire çà ; quand j'avais 10 ans, en vacances au Clipon (chaque mois d'août de chaque année) je m'étais promis, un jour, de venir vivre au Clipon. Ce lieu m'avait en quelque sorte ensorcelé. C'était pour moi un espace de liberté où la nature régnait en maître.
Quand je suis retourné au Clipon il y a une vingtaine d'années, j'en avais les larmes aux yeux, on avait saccagé ce lieu sauvage, unique en France. Il ne subsistait que cette maison dans les dunes autour de laquelle nous avions échaffaudés, mes frères et moi, enfants, beaucoup de rêves.
Je considère que c'est une honte pour l'humanité d'avoir détruit, défiguré ce lieu auquel beaucoup de gens étaient liés. Triste monde !

Je me revois , enfant, descendre les escaliers de la maison Bass pour arriver aux pieds des dunes. Alors nous partions, ma mère, moi et mes deux plus grands frères, sans oublier notre petit chien pompon pour traverser les dunes et arriver à la mer. Nous nous plaçions en général à gauche de la maison Dufour, cette maison qui nous semblait si énigmatique (je sais maintenant grâce à ce site qu'elle l'était réellement !). Une fois installés dans les dunes, à l'abri du vent, mes frères et moi courions comme des fous vers la mer. Vers 16h00 maman nous sortait les casses-croûtes pain-confiture quelle n'oubliait jamais de nous apporter. Nous les mangions de bon appétit ces casses-croûtes, affamés comme nous étions par nos courses folles dans les dunes et grisés par l'air iodé. Le Clipon marquera toujours pour moi les meilleurs moments de mon enfance et de mon adolescence.